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Misez sur l’approche appréciative pour réussir votre transition digitale

« MISEZ SUR L’APPROCHE APPRÉCIATIVE POUR RÉUSSIR VOTRE TRANSITION DIGITALE »

Consultante indépendante, Kti Dossot accompagne les entreprises dans leurs transformations. Elle intervient dans des contextes d’alignement stratégique, d’évolutions organisationnelles, ou de conception et déploiement de nouvelles offres. Pour elle, une chose est sûre : toute transformation, notamment digitale, sera réussie si elle se fait de façon concertée. Elle nous explique pourquoi.

Qu’entendez-vous par « Réinvention concertée » ?

Le digital est aujourd’hui, pour les entreprises qui s’en emparent, l’opportunité de prendre une véritable longueur d’avance, en apportant de nouveaux modèles d’affaires et de nouveaux avantages concurrentiels.

Mais, pour être réussie, cette transformation fondamentale se doit d’impliquer l’ensemble des parties prenantes. J’entends par là l’organisation de l’entreprise, dont les collaborateurs bien sûr, mais également l’ensemble de son écosystème (partenaires, clients, coopétition, filières, etc.). Cela est primordial. C’est en cela que nous parlons de réinvention concertée. 


A lire aussi : Pour une digitalisation réussie, misez sur une concertation en interne.


Impliquer toutes les parties prenantes dans une transformation digitale n’est pas chose aisée. Comment procédez-vous ?

Cette nécessité d’impliquer les parties prenantes, tout particulièrement les équipes existantes, se fonde sur deux convictions : d’une part, le facteur humain est incontournable pour réussir une telle transformation. Et, d’autre part, je suis persuadée que l’organisation détient les solutions pour engager au mieux une transition numérique. 

Enfin, le fait de s’appuyer sur les ressources présentes favorise grandement l’accélération de cette transformation, de cette évolution recherchée. Cela permet également d’asseoir la pérennité de l’évolution et d’en limiter l’impact humain à travers une forte appropriation et responsabilisation de chacun. 

Pour cela, je m’appuie sur l’Approche Appréciative (ou Appreciative Inquiry). Définir collectivement une vision commune qui sera comprise par tous, explorer les ressources du système, se projeter ensemble vers un futur attractif, puis collaborer, contribuer et construire une solution pragmatique et opérationnelle sont les fondamentaux de cette approche.

Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est une approche appréciative ?

L’Approche appréciative est une démarche, une approche pratique, un processus à la fois souple et rigoureux. Il permet d’explorer, au travers de dialogues, les forces d’un système pour lui permettre de se consolider et de construire son devenir. En rupture avec l’approche « Résolution de problème », elle se caractérise par :  

  • la définition d’un projet attractif et stimulant,
  • la recherche des ressources chez chacun, les réussites, plutôt que les difficultés rencontrées,
  • un centrage sur l’action et les résultats,
  • l’art de poser des questions inconditionnellement positives,

Elle complète les diagnostics, les critiques et les points de vue négatifs par une focalisation sur l’énergie positive et les ressources du système.

Des pré-requis sont-ils nécessaires pour utiliser cette approche ?

Il n’y aucun pré-requis d’un point de vue taille d’entreprise, nombre de personnes, contexte ou thème de travail. Cette approche permet d’être très flexible en terme d’organisation.

En revanche, étant donné qu’elle s’appuie sur l’intelligence collective, elle pose la question du regard : “L’organisation est-elle prête à s’appuyer sur les forces, les atouts et les réussites de son collectif pour évoluer”, et celle de la confiance : “L’organisation est-elle prête à mobiliser un collectif pour émettre des souhaits, des idées et des actions”.

Cette approche est utilisée dans de multiples contextes, pour des organisations de toutes tailles, publiques, privées, associatives, dès lors qu’il existe la volonté et/ou la nécessité d’évoluer. Elle permet une grande flexibilité dans l’accompagnement proposé, de quelques jours au pilotage complet d’un projet. Elle est particulièrement adaptée dans des transformations digitales, qui touchent l’ensemble de l’organisation et requièrent compréhension, adhésion, appropriation de tous pour réussir un virage souvent vital.

Faites-vous face à des réticences lorsque vous utilisez cette démarche ?

Plutôt que des réticences, j’évoquerais des questionnements face à une pratique en rupture avec les modèles habituels et notre culture. Les questions de confiance et du regard porté sur le collectif, posées dès le départ, sont donc essentielles.

Auriez-vous un exemple de réinvention concertée à nous donner ?

Je peux évoquer l’exemple d’une ETI dans le domaine du service B2B. Cette entreprise est composée de structures en France et en Europe, autonomes, aux cultures différentes, issues pour certaines de fusions acquisitions.

Mon intervention au sein de cette entreprise visait à faire converger et enrichir une offre stratégique en matière de services et de valeur en s’appuyant sur le digital afin de répondre aux attentes des clients et de leurs utilisateurs finaux. 

Dès le départ de ce projet, j’ai tenu à impliquer tous les acteurs concernés afin de définir une vision commune partagée par tous. Mon objectif : m’assurer qu’elle soit bien comprise de tous et que l’on travaille vers un objectif qui ait l’adhésion de tous.

Une fois la vision commune définie, j’ai mis en place des modalités de gestion de projet inspirées de l’Approche Appréciative : volontariat, outils d’intelligence collective, psychologie positive. Cela a permis de mobiliser et d’engager des équipes cross-organisation et d’aboutir naturellement à une solution réaliste, pragmatique, comprise et partagée. En groupes et en sous-groupes, nous avons défini l’ensemble des modules de l’offre, les processus, les aspects financiers, juridiques, communications, etc.

A travers la création d’une communauté ouverte, le partage de tout avec tous tout au long du projet, et grâce à l’implication et l’engagement générés par l’approche, les problématiques classiques de projet de transformation que sont la communication, le transfert de compétences, l’adhésion et l’appropriation, ont été résolus de fait.

En conclusion, je dirais qu’une réinvention digitale concertée implique le collectif dès le départ du projet de transformation, et dans la durée, pour réussir ensemble. Cela permet de sensibiliser, d’engager, de donner envie d’évoluer ensemble vers un futur commun, au bénéfice de l’entreprise et de ses collaborateurs-trices. Au final, la transformation qui aboutit est portée par le collectif, acteur et autonome. Consultants-es, nous jouons ici le rôle de catalyseurs, d’animateurs, de facilitateurs. 


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