LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE DES PME ET ETI : ZOOM SUR LEURS 4 OPPORTUNITÉS DE CROISSANCE
La transformation digitale concerne toutes les entreprises en France. Alors que les plus grandes s’y intéressent depuis plusieurs années, les plus petites sont à la traîne. Pourtant, le digital n’est pas une contrainte, il est même source d’opportunités. Adaptabilité, efficience, croissance, data et nouveaux business models, le numérique leur offre 4 opportunités de croissance forte.
La France compte aujourd’hui plus de 3 millions de PME en France. Elles représentent 43% de l’emploi salarié. Elles ont une force de frappe incroyable. Or, d’après BPI France, si leurs dirigeants ne prennent pas la mesure de cette révolution numérique, 1 sur 5 risquent de disparaître d’ici 3 ans*.
Selon l’enquête « Histoire d’incompréhension. Les dirigeants de PME et ETI face au digital »*, une majorité des dirigeants de PME (53%) pensent que la transformation numérique aura un impact majeur sur leur activité dans les 5 années à venir. Mais seuls 37% d’entre eux ont mis en place une stratégie digitale claire avec notamment une feuille de route. Et 9% ont considérablement? significativement ? avancé dans leur transition.
Pourtant, quand ces entreprises sont accompagnées dans l’intégration de ces nouvelles technologies, elles se rendent vite compte des possibilités qui s’offrent à elles : meilleure expérience client, meilleure gestion des stocks et des flux, apparition de nouveaux business…
Selon Alice Coatalem et Eric Pradier, fondateurs de la plateforme Digispin, pour pallier à cela, les PME et ETI doivent saisir les quatre opportunités suivantes si elles veulent vivre – voire survivre – et se développer grâce au web. Quatre domaines dans lesquels interviennent les consultants certifiés Digipin.
Une adaptation facilitée
Pour rester compétitives dans leur écosystème, les entreprises sont amenées à adapter leurs méthodes de travail.
Cette adaptation passe d’abord par la numérisation des documents administratifs. L’Etat encourage la digitalisation des entreprises. Cela passe d’abord par la facture. Depuis 2017, la facture dématérialisée est obligatoire pour les fournisseurs du secteur public. Cette obligation va s’étendre progressivement à l’ensemble des entreprises françaises, privées ou publiques, d’ici 2020. La facture électronique permet de réduire les coûts (notamment d’envoi), d’optimiser le temps des collaborateurs, et surtout de raccourcir les temps de règlement.
Cette transformation digitale des entreprises passe aussi par le bulletin de paie électronique. Depuis le 1e janvier 2017, elles peuvent dématérialiser la fiche de paie. Pour le salarié, ce changement a deux avantages : il peut ainsi les conserver facilement, et la confidentialité de ses données personnelles est garantie puisque ces bulletins sont disponibles via un espace sécurisé. Par ailleurs, cela facilite ses échanges avec les acteurs privés et publics (banque, administration, Pôle Emploi, etc.) qui réclament désormais ces documents au format électronique.
La réglementation impose également des investissements numériques en matière de protection des données personnelles et de sécurité informatique, en application au règlement général sur la protection des données (RGPD).
Dans le domaine du transport et de la logistique, la pression des donneurs d’ordre pousse à la digitalisation des processus de suivis, afin de pouvoir offrir une visibilité en temps réel des livraisons ou des stocks.
Ces exemples prouvent que les entreprises restent des acteurs pertinents et compétitifs quand elles s’adaptent aux nouvelles attentes de leurs clients, de leurs fournisseurs, de leurs régulateurs, et de leurs employés.
Une efficience augmentée
L’efficience désigne la capacité à livrer un produit ou un service avec un minimum de ressources. Les entreprises qui mènent une transformation digitale appliquent ce phénomène à plusieurs processus internes. Leurs objectifs est de réduire les tâches répétitives et de libérer du temps pour des tâches à valeur ajoutée.
Ainsi, plusieurs fonctions de ressources humaines sont déplacées sur des applications cloud et réalisées désormais par les salariés eux-mêmes (demande de congés, de formations, etc.).
Côté contractualisation, plusieurs secteurs se lancent dans le e-contrat, notamment les banques et les assurances. Via leurs applications, qui intègrent des contrôles d’identité (avec envoi de sms sur votre mobile), elles permettent à leurs clients de signer de nouveaux contrats de façon électronique.
Côté service après-vente, les chatbots répondent aux demandes des consommateurs de façon automatisée. Les outils d’auto-diagnostics permettent d’avoir des retours clients.
En informatique, les services cloud, de plus en plus importants auprès des entreprises, assurent la sauvegarde et la sécurisation de l’ensemble de leurs données. Cela se réalise de façon automatisée, ce qui empêche toutes erreurs humaines.
Enfin, l’efficience peut aussi passer par la robotisation des processus industriels.
A lire aussi : Data et analyse prédictive réinventent la fonction finance
Une croissance accélérée
Qu’elles soient en B2B ou B2C, les PME et ETI ont tout intérêt à être visibles sur le web pour développer leur business. Selon Alice Coatalem, de Digispin, « 70% de la décision d’achat en B2B est prise sur la base d’interactions numériques. Le B2B est relativement en retard sur cette évolution encore plus marquée en B2C. Il est donc essentiel pour les PME et ETI d’être à même d’interagir avec leurs clients dans l’univers digital. »
Sites vitrines, e-commerces, réseaux sociaux, emailing… Tous les canaux de communication entrent dans une réelle stratégie en webmarketing. Ils sont de réels leviers de croissance, et ont un réel impact sur les ventes en ligne et hors-ligne.
« Via leur site internet, explique Eric Pradier, de Digispin, les PME et ETI peuvent introduire très rapidement de nouveaux services ou produits sur un marché plus large. Grâce aux datas, elles peuvent lancer des campagnes ciblées de génération d’affaires. À partir de ces campagnes, elles vont disposer de nouveaux jeux de données utiles pour mesurer leur impact, notamment en terme de retours clients. Elles ont ainsi une prise directe et immédiate du marché. Ce qui les poussent à réajuster sans cesse le tir afin d’accélérer leur croissance. »
Selon le cabinet d’audit Deloitte, « les ventes en ligne ont contribué à 40% de la croissance totale des ventes en France ces dernières années. Les ventes réalisées par le biais du e-commerce ont crû près de 20 fois plus rapidement que les ventes globalement. »
Ce cabinet donne pour exemple le commerce de fleurs Aquarelle. Créée en 1987, cette entreprise rennaise se retrouve 10 ans plus tard dans l’incapacité de se développer faute de ressources financières suffisantes. Elle décide d’investir dans le digital. Dès 2002, Aquarelle devient le premier fleuriste en ligne. En 2007, le site internet génère à lui seul un chiffre d’affaire de 27 millions d’euros.
A lire aussi : « PME et ETI, accélérez votre croissance grâce aux outils de marketing digital »
Une réinvention concertée
A ce jour, plus de 60% des dirigeants de PME et ETI n’ont pas recours aux données pour se développer. Cela est une erreur car les datas permettent aujourd’hui de générer de nouveaux business models, à condition qu’elles soient correctement exploitées et analysées. L’entreprise en produit en interne, mais également en externe avec ses clients et ses partenaires.
D’après le cabinet Deloitte, si ces données sont bien utilisées, elles permettent :
- « d’améliorer l’allocation des ressources et d’optimiser des processus (gains de productivité, gestion des flux, augmentation des marges, etc.) »,
- « d’améliorer la qualité des produits et des services, voire de les personnaliser (hyper segmentation de l’offre, customisation, etc.) »
- « de produire des analyses prédictives » afin d’anticiper les flux de production, de gestion, etc.
Par ailleurs, les technologies digitales permettent aux entreprises qui s’en emparent de penser également à de toutes nouvelles offres et approches du marché, à l’instar des start-up. Par exemple, des fournisseurs d’équipements industriels peuvent augmenter leurs revenus récurrents en proposant des services de maintenance préventive reposant sur des technologies IoT (Internet of things). Ou des fabricants de baskets peuvent proposer des modèles entièrement personnalisés à la demande très rapidement grâce à l’impression 3D.
Avec le digital, l’univers concurrentiel des PME et ETI est totalement bouleversé. Pour profiter de ces 4 opportunités de croissance, les chefs d’entreprises ont tout intérêt à mettre en place une réelle veille concurrentielle afin d’être en alerte et d’anticiper. Et nous les encourageons à être accompagnés dans leur transformation numérique. Car il n’est pas uniquement question ici d’outils, mais bien de stratégie digitale, enjeu majeur pour leurs business.
A lire aussi : « Misez sur une approche appréciative pour réussir votre transition digitale »
* « Histoire d’incompréhension. Les dirigeants de PME et ETI face au digital », BPI France, septembre 2017
** « Economie numérique : Le digital, une opportunité pour les PME françaises », Deloitte, décembre 2016